En 2022, la France comptait plus de 700 000 passoires thermiques dont 511 000 résidences principales selon l’Observatoire Nationale de la Rénovation Energétique (ONRE). S’il existe des méthodes officielles permettant d’affirmer qu’un logement consomme trop d’énergie, certains indices peuvent vous alerter. Explications.
QU’EST-CE QU’UN LOGEMENT ÉNERGIVORE ?
Dans le langage courant, on qualifie d’énergivores les logements qui consomment plus d’énergie que nécessaire pour :
Chauffer ;
Utiliser de l’eau ;
Rafraichir les espaces.
Dans les faits, un logement énergivore consomme plus de 331 kWh par mètre carré à l’année. Soit une note F ou G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE).
COMMENT SAVOIR SI VOTRE LOGEMENT EST ÉNERGIVORE ?
1. Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE)
Le DPE est le document le plus utilisé pour évaluer la performance énergétique d’un logement. Il est obligatoire si vous souhaitez louer ou vendre votre logement, mais vous pouvez aussi le réclamer à titre informatif (pour environ 250 €).
Dans ce rapport, il figure :
Une note qui varie de A à G ;
L’état et l’isolation des murs, ouvertures, planchers et combles ;
La performance du dispositif de ventilation, de chauffage et de production d’eau chaude.
En cas de mauvaise notation, le DPE fait ressortir les possibilités d’amélioration. Bien souvent, l’ancienneté du logement ainsi que son système de chauffage sont en cause.
2. L’audit énergétique
Depuis le 1er avril 2023, les logements classés F ou G ont l’obligation de présenter un audit énergétique avant d’être loués ou mis en vente. Contrairement au DPE, l’audit énergétique est plus détaillé. Il offre des solutions de travaux chiffrées pour améliorer la consommation d’énergie du logement.
Vous pouvez réaliser un audit énergétique auprès d’un diagnostiqueur immobilier certifié, d’un bureau d’études ou encore d’une entreprise labelisée RGE (pour un coût d’environ 800 € à 1500 €).
Dans tous les cas, même si l’audit énergétique n’est pas obligatoire pour tous les logements, il reste recommandé pour lutter contre la précarité énergétique.
3. Les factures d’énergie
Mais outre sa note énergétique, d’autres indices vous indiquent si votre logement consomme plus d’énergie que ce qu’il ne devrait.
C’est le cas de vos factures d’énergie. Ces dernières vous permettent d’estimer la classe énergétique de votre logement en divisant sa consommation d’énergie réelle par sa surface en m².
Vous pourrez ainsi vous faire une idée sur la note énergétique approximative du logement. Néanmoins, cette technique reste biaisée par le comportement de chacun. Les ménages modestes ont tendance à moins chauffer leur logement comparé aux foyers aisés.
4. Les autres indices de surconsommation d’énergie
Au-delà de ces deux indications quantitatives, d’autres indices témoignent des mauvaises performances énergétiques d’un logement tels que :
La présence de courants d’air malgré la fermeture des portes et fenêtres ;
Des traces d’humidité et de moisissures sur les murs et le plafond ;
Un inconfort thermique global : les occupants ont trop froid en hiver et trop chaud en été ;
Des murs froids au toucher en hiver (ponts thermiques).
Si votre logement répond à l’une de ces caractéristiques, il y a fort à parier qu’il soit énergivore.
LOGEMENT ÉNERGIVORE : DES SOLUTIONS EXISTENT
Si votre logement est énergivore, vous pouvez agir à 3 niveaux pour améliorer ses performances :
L’isolation ;
Le système de chauffage ;
La ventilation.
1. L’isolation pour moins de perte thermique
Selon un rapport de l’ADEME, 25 à 30 % des déperditions de chaleur se font par la toiture. Les murs eux représentent 25 à 35 % des pertes thermiques.
Alors pour résoudre ces pertes de chaleur, vous pouvez opter pour une isolation par l’intérieur ou pas l’extérieur. L’isolation par l’intérieur reste moins onéreuse, mais elle risque de grignoter un peu de surface habitable.
Enfin, noter qu’un double ou triple vitrage est aussi une bonne solution pour améliorer l’isolation de votre intérieur et éviter la surconsommation d’énergie.
2. Le système de chauffage pour réduire sa consommation d’énergie
Bien souvent, l’amélioration de la situation énergétique d’un logement passe par des modifications au niveau du système de chauffage. Pour réduire vos factures d’énergie, vous pouvez remplacer vos anciens radiateurs (dits « grille-pain ») par un système plus moderne doté d’un thermostat d’ambiance. Vous pourrez ainsi réguler la chaleur du logement.
Si vous envisagez des travaux énergétiques, on vous recommande d’opter pour un chauffage au bois ou une pompe à chaleur qui fonctionnent grâce aux énergies renouvelables.
Enfin, les panneaux solaires thermiques aident à chauffer le logement et produire de l’eau chaude à moindre coût.
3. Le renouvellement de l’air : un critère essentiel pour économiser de l’énergie
Enfin, optimiser la ventilation de votre logement le rendra moins énergivore. Et pour cause, le renouvellement de l’air minimise les pertes de chaleur en hiver.
La plupart du temps, un système de ventilation performant améliore la qualité de l’air et de ce fait, réduit le besoin de chauffer votre intérieur.
En bref : comment savoir si mon logement est énergivore ?
Plusieurs techniques vous permettent de déterminer si votre logement consomme trop d’énergie :
Rapports officiels : DPE ou audit énergétique
Etude personnelle : analyse des factures d’énergie
Indices du quotidien : courants d’air, murs froids, traces de moisissures, inconfort thermique constant.
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