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Photo du rédacteurStéphanie Daudon

Trois pistes pour augmenter une petite retraite sans payer plus d'impôt

Dernière mise à jour : 27 mars 2023

L'assurance vie, l'immobilier locatif et le viager peuvent, sous conditions, doper le pouvoir d'achat, sans hausse d'impôt, des retraités modestes qui ont pris soin d'épargner pendant leur vie active. Chaque solution est détaillée dans notre article avec des astuces pour l'optimiser.


Trois pistes pour augmenter une petite retraite sans payer plus d'impôt

1.400 euros nets : c’est le montant moyen de la pension des 16,9 millions de retraités vivant en France (1509 euros bruts), selon la Drees. C’est peu ! Pour augmenter leurs revenus, de plus en plus de retraités se remettent au travail une fois la retraite liquidée.


Cependant, le cadre du cumul emploi-retraite n’est pas si simple et, par-dessus tout, la motivation pour reprendre le chemin du bureau peut manquer à l'appel.

Fort heureusement, il existe des solutions pour augmenter vos revenus à la retraite sans payer d’impôt supplémentaire. En vous servant du patrimoine immobilier ou financier que vous avez mis toute votre vie à bâtir, vous pouvez améliorer vos fins de mois sans alourdir votre fiscalité.


Profitez de votre assurance vie

Un contrat d’assurance vie de plus de huit ans est une pépite pour améliorer votre train de vie à la retraite, sans payer un centime d’impôt. C’est l'une des pratiques patrimoniales les plus courantes chez les conseillers financiers, y compris pour leurs clients fortunés, mais elle est parfois mal appréhendée par les épargnants qui n'osent pas toucher à l’épargne accumulée dans leur contrat d’assurance vie.

La marche à suivre est simple : vous retirez tous les ans des fonds de votre contrat, c’est ce qu’on appelle des « rachats partiels ». Or ces rachats comprennent une partie de capital et une (petite) partie d’intérêt (le rendement du fonds en euros) ou de plus-values (valorisation des unités de compte). Si cette partie «gains» de votre retrait ne dépasse pas 4.600 euros au total sur l'année (ou 9.200 euros pour un couple), vous ne débourserez pas un centime d’impôt.

Faites vous-même le calcul ou demandez simplement à votre conseiller d’estimer le montant que vous pouvez retirer par an pour rester sous cet abattement de 4.600 euros. Selon les situations, vous pouvez retirer jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an sans payer d'impôt. Certes vous piochez dans votre épargne, mais s'il est bien placé, le capital restant continuera à prospérer et à se revaloriser. Enfin, en cas de décès, le solde est transmis aux bénéficiaires.

Notre avis. Convertir le capital d’une assurance vie en rente viagère est possible mais cette option irréversible est rarement une bonne affaire. Calculée en fonction de votre épargne et de votre âge, le montant de la rente (mensuelle, trimestrielle ou annuelle) à laquelle vous avez droit jusqu’à votre décès est assez faible, surtout s’il s’agit d’une rente réversible au conjoint. De plus, vous devrez en déclarer une partie (variable selon l’âge au début du versement de la rente) à l’impôt sur le revenu.


Louer une chambre à un étudiant

Louer une chambre meublée de votre appartement ou de votre maison est une solution pour arrondir des fins de mois plus courante qu’on ne le pense. Pour les locations de courte durée, les plateformes bien connues comme Airbnb ont fluidifié les mises en relation. Attention, si vous voulez ne pas payer d'impôt, vos revenus ne doivent pas dépasser 760 euros par an. Sinon, vous devez les déclarer dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Autre inconvénient, il faut consacrer du temps et de l'énergie pour ces locations saisonnières avec leurs arrivées et leurs départs incessants.

Plus intéressante, la location meublée d’une chambre ou d’une partie de votre résidence dans le cadre d’un bail meublé classique (un an maximum), d'un bail mobilité (dix mois) ou d’un bail étudiant (neuf mois). Pour le louer sans avoir d'impôt à payer – et sans avoir à le déclarer –, il ne faut pas être trop gourmand. Le loyer annuel ne doit pas dépasser 192 euros en Île-de-France et 142 euros dans les autres régions, par mètre carré de surface habitable, hors charges en 2022.

Par exemple, si vous louez une chambre de 15 mètres carrés à un étudiant, vous êtes exonéré si le loyer ne dépasse pas 2.880 euros à l’année. Autre impératif : ce doit être la résidence principale de l’étudiant.

Notre avis. Si vous habitez à proximité d’une école d’infirmières ou d’ingénieurs, profitez-en ! Contactez les associations d’étudiantes ou les services de la scolarité de l’établissement pour diffuser votre petite annonce. L’exonération d’impôt existe aussi pour loger des saisonniers : contacter les agriculteurs ou hôtels-restaurants autour de chez vous.

Dans ce cas précis, il n’y a pas d’obligation de résidence principale. Vous pouvez aussi louez dans le cadre de plateformes de cohabitation intergénérationnelle, de plus en plus nombreuses : Cohabilis, Colette, Homiz, Ensemble2Générations, etc. Vous devrez signer un contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire (CIS), instauré en 2018 dans le cadre de la loi Elan. Vous pourrez y définir les petits services que l'étudiant doit effectuer, en plus d’un loyer modeste.

Pensez au viager sans rente

Le viager est une stratégie connue, mais qui n’a pas forcément bonne presse. À tort. Rendre liquide son patrimoine immobilier est une très bonne façon de percevoir des revenus supplémentaires à la retraite. Et même avec des héritiers. Le «bouquet» (la somme perçue à la signature) peut être l’occasion de réaliser une donation à ses enfants et la rente permet de ne pas dépendre de ses enfants pour la vie quotidienne. Problème, la rente versée dans le cadre d’un viager immobilier est imposable au revenu comme les rentes viagères de l'assurance vie (voir plus haut).

« Le viager classique ne répond pas forcément à tous les projets et à tous les besoins », explique Stéphane Revault, cofondateur de Dillan, une start-up qui a inventé des dispositifs originaux autour du viager, en proposant aux seniors de vendre une partie ou la totalité de leur résidence principale tout en continuant à l’occuper. Par exemple, l’une des formules baptisée Reverso est un viager sans rente. Dillan achète au comptant la totalité du logement pour sa valeur vénale minorée de la valeur du droit d’usage et d’occupation (DUH). Le senior peut y habiter jusqu’à la fin de sa vie, et ne paye que les charges.

Une autre formule Reverso Flex permet au senior de ne vendre qu’une quote-part jusqu’à 30% de la valeur du bien. Une convention d’indivision est alors signée. Le senior touche donc un capital (pour faire des travaux dans sa maison, donner à ses enfants, se payer des extras, etc.) mais doit verser tous une petite indemnité d'occupation. Le senior (ou ses héritiers) peut racheter à tout moment la part vendue, par exemple s'il a une rentrée d'argent (héritage, vente immobilière, etc.). Avantage fiscal de ces formules : s’il s’agit de la résidence principale (ou d’un autre bien immobilier détenu depuis plus de trente ans), il n’y a aucun impôt ou taxe sur la plus-value immobilière à payer.

Notre avis. Dans ces formules de viager sans rente, à la différence d’une vente en viager traditionnel à un particulier, il n’y a pas de «pari sur la mort» (ou sur l’espérance de vie). Vous pouvez également vendre votre bien en viager aux SCI Viagénération et Silver Avenir, rodées depuis quelques années à l’exercice. Pourquoi pas vendre votre résidence secondaire en viager sans rente : vous empochez une belle somme (que vous pouvez donner à vos enfants ou en profiter) et continuez d’en avoir la jouissance à vie. Seul bémol, les fonds qui achètent les biens immobiliers sont très sélectifs et privilégient, par exemple, les beaux appartements parisiens ou les belles villas de stations balnéaires cotées.



Source : lerevenu.com

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